L’outrage sexiste et sexuel
TW : violences sexistes et sexuelles
(Temps de lecture : 4 min)
L’outrage sexiste et sexuel, c’est quoi ?
Définition
Les outrages sexistes et sexuels sont des situations que beaucoup de personnes vivent au quotidien… parfois sans savoir que la loi les reconnaît comme des comportements interdits.
L’outrage sexiste et sexuel, ce sont des paroles, des gestes ou des comportements à caractère sexuel ou sexiste qui te sont imposés, c’est à dire sans ton consentement, et que cela te met mal à l’aise, te fait peur, t’humilie, ou t’intimide ou que cela crée une situation dégradante, hostile ou offensante pour toi. Ceux-ci sont interdits par la loi.
Concrètement, on parle de :
sifflements, gestes ou bruits obscènes
commentaires dégradants sur ton physique ou ta tenue vestimentaire
distanciation physique ne respectant pas tes limites
propositions sexuelles ou questions intrusives à caractère sexuel
insultes liées à ton genre ou ton orientation sexuelle
etc., …
Pourquoi c’est important de pouvoir mettre un mot dessus ?
Parce que comprendre, c’est une façon de reprendre du pouvoir !
Quand un mot est mis sur une situation, il est plus facile comprendre la réaction du corps au moment de l’évènement : la tension, l’envie de fuir, le blocage, ou encore le fait d’être restée figée … Ce sont les moyens utilisés par le corps pour se protéger, ce sont des réactions de survie.
Si tu as vécu ce genre de situation …
Ce qui compte, ce n’est pas “la gravité” que l’autre essaie parfois de minimiser. Ce qui compte, c’est ce que ça te fait vivre à l’intérieur. Un sentiment d’insécurité, de dégoût, de stress, de blocage… Tout cela est légitime.
Juridiquement tu peux :
signaler les faits
de manière génale aux forces de l’ordre en direct ou via le tchat police,
si cela est survenu dans les transports en commun : à un agent de la compagnie de transport, par téléphone (au 3117), par sms (au 31 177) ou via l’application « Alerte 3117 »
si cela est survenu au travail :
dans le secteur privé : à ton supérieur hiérarchique, aux représentants du personnel, au service des Ressources Humaines (pour des sanctions disciplinaires) et/ou à l’inspection du travail (pour une enquête et une possible saisie du procureur de la République)
dans le secteur publique : en utilisant le dispositif de signalement des actes de violence, de discrimination, de harcèlement moral ou sexuel et des agissements sexistes dans la fonction publique
porter plainte
si l'auteur des faits n’a été interpelé et n’a pas reçu d’amende forfaitaire
jusqu’à 1 an après les faits si l'outrage constitue une contravention ou jusqu’à 3 ans après les faits si l'outrage constitue un délit (c’est-à-dire commis dans les transports, sur un mineur, en raison de l'orientation sexuelle, etc.)
demander des dommages et intérêts
devant les juridiction civiles, lorsque l'auteur des faits a été interpelé et a reçu d’amende forfaitaire (et qu’il n’est donc pas possible de porter plainte)
En dehors de l’aspect juridique
Tu n’es pas obligée d’avoir “fait une démarche” pour que ce que tu as vécu soit réel.
Même si tu n’en as pas parlé, même si tu n’as pas porté plainte, même si tu n’as rien “répondu”, ton ressenti compte !!
L’outrage sexiste ou sexuel peut laisser, même très longtemps après les faits, une trace, une tension, un malaise durable.
Tu as le droit d’être accompagnée, par un professionnel, pour t’en libérer, pour libérer ton corps de la trace que cela a laissé, à ton rythme !!